Art, géométrie, industrie... origami !

Petit saut temporel au mercredi 23 août -  nous reviendrons ultérieurement sur les exposés du lundi 21 et du mardi 22 - pour parler origami.

Si la beauté et l'élégance de l'origami - l'art japonais du pliage du papier - et du kirigami - l'art du découpage - ont depuis longtemps séduit le monde entier, on a moins à l'esprit leur aspect industriel. C'est cette facette que nous invitait à découvrir le Pr Ichiro Hagiwara, de l'université Meiji, en cet exposé matinal du mercredi.

L'origami est très ancien. Le washi, ce fin papier japonais qui sert à le confectionner, existe depuis le V^e siècle et la pratique du pliage est attestée dès le IX^e siècle. Comme d'autres emblèmes de la culture japonaise tels que le kabuki au théâtre ou le haïku en poésie, l'origami se développe tout particulièrement pendant l'ère Edo, cette période de relatif isolement du Japon, marquée par la prospérité, entre le début du XVII^e et la moitié du XIX^e siècle environ. Il faut attendre la seconde guerre mondiale pour que les Britanniques aient l'idée de fabriquer de manière industrielle un objet s'inspirant d'un célèbre kirigami en nid d'abeilles. Le potentiel industriel et commercial de l'origami est alors mis en lumière. C'est une source de défis mathématiques - géométrie, modélisation, simulation -, informatiques, d'ingénierie - concevoir des robots plieurs qui imitent la dextérité de la main humaine, s'adapter à de nouveaux matériaux car loin d'être cantonné au papier, l'origami épouse métal, plastique, caoutchouc.... Finesse, légèreté, rigidité augmentant avec le pliage, les caractéristiques de l'origami se prêtent à d'innombrables applications industrielles. Une des premières consista à optimiser la forme des couches jetables pour bébés.  Panneaux solaires, packaging (des canettes de métal à l'emballage de produits fragiles comme les fruits), structure du sol des trains ou de certains immeubles, casques de protection... l'origami est partout, jusqu'à l'univers de la mode, où ses plis subliment les robes du créateur Issey Miyake, entre autres...

L'exposé du Pr Hagiwara se complétait admirablement l'après-midi par une public lecture très richement illustrée du Pr Jun Mitani, de l'université de Tsukuba. On pourra se promener sur le compte Instagram de ce dernier : Mitani.Jun
Cette séance s'achevait par un atelier pratique offrant au public de mettre la main à la pâte.